Mon parcours...

 

Tout a commencé en 1999, le 11 août pour être précis. Vous vous rappelez peut-être, ce matin-là à 11h, se passait l'éclipse solaire. Et bien, quelques minutes plus tard je signais mon adhésion dans une association nommée CAMAIL, une structure qui faisait la promotion des vieux métiers au travers d'ateliers pédagogiques. A cette époque, je n'étais encore que lycéen et je ne pensais pas que la forge deviendrait un jour ma passion, puis, mon métier.

 

Je découvris alors tout un vaste univers, peuplé de divers artisans spécialisés tantôt dans le travail du cuir, du verre, de la terre, ou bien encore la lutherie, la calligraphie, la taille de pierre. Mais de tous ces métiers, celui qui m'attira le plus était celui du "Fabre", c'est-à-dire "forgeron" en vieux français... Je fus particulièrement impressionné par ce batteur de fer, marteleur, les mains marquées par son dur labeur, la suie et la sueur dégoulinant le long de ses tempes lorsque la journée touchait à sa fin.

 

Rencontrant divers artisans forgerons qui me transmirent leurs Savoirs, je me décidais rapidement à trouver mon propre matériel. Ce ne fut pas bien difficile car mon grand-père possédait une vieille forge à manivelle "Roto-Mistral" ainsi que quelques pinces et marteaux. Non pas que mon grand-père fut forgeron, mais comme pas mal d'hommes de la terre, il avait appris tout un tas de choses, pour réparer un outils de jardin, tremper un burin,... 

 

Une fois passé mon Bac L, je débutais une formation intensive de 3 ans chez un maître forgeron italien installé dès 1973 au sud de Perpignan, dans les Pyrénées Orientales. Quand je dis intensive, je n'exagère pas. Cet homme-là m'a appris toutes les connaissances qu'il avait dans le domaine des matériaux : fer, acier, fontes, cuivre, laiton, bronze, or, argent, mais aussi l'os, l'ivoire, les bois d'animaux et d'arbres... Il me transmit ses méthodes de travail : savoir fabriquer un marteau, une pince, une lime, une râpe, une scie... Grâce à ces savoirs, je pouvais dès lors fabriquer toutes sortes d'objets en partant de rien, ou du moins, de pas grand chose.

 

A son contact, je pus travailler avec plusieurs milliers d'enfants et ainsi commencer à transmettre mes connaissances à mon tour, aux sein d'écoles, de centres aérés,... Mon travail ne s'arrêtait pas là, puisque je transmettais le travail de la forge à des adolescents, des adultes et auprès d'éducateurs spécialisés, je travaillais avec des jeunes de cités assez difficiles, surtout dans le Val d'Oise où je suis resté près d'un an et demi.

 

Mon maître m'a aussi permis de rencontrer de nombreux forgerons (hommes ou femmes) de l'Europe entière et aussi de travailler avec elles et eux: Anglais, Allemands, Espagnols, Italiens, Hollandais, Tchèques, Danois,.. Toutes et tous m'ont beaucoup appris.

 

De retour en Ardèche, pays où j'ai grandi, je me mis vite à chercher un atelier. J'ai pendant longtemps travaillé avec des enfants en atelier de forge médiévale un peu partout en France parallèlement à la création.

 

Professionnel depuis 2004, je suis spécialisé en reproduction de lames longues anciennes. Depuis, je me consacre essentiellement à mon travail de fabrication.

 

Mon projet à long terme est de transmettre ce métier à mon tour, en utilisant un programme pédagogique appelé ISA (Initiation, Sensibilisation et Accompagnement à la forge) programme qui m'a été confié par mon maître. 

 

J'ai construit mon propre atelier de forge, mais il n'est pas équipé pour recevoir de stagiaires pour le moment... Peut-être un jour!

 

Gaël Fabre