Interprétation d’un langsaxe (bien que souvent présentés comme couteaux, les scramasaxes/langsaxes de ce type ne sont pas des couteaux et sont appelés « épées à un seul tranchant » ou « semi-spatha »).

Interprétation faite à partir de deux lames originales du Musée Denon de Chalon-sur-Saône et plus particulièrement une pour ses grandes dimensions, trouvée à Les Bordes (71) .

Numéro d’inventaire 78.26.2.

Un travail réalisé à partir de fer, de fer phosphoreux et d’aciers de bas-fourneau artisanal à l’aide de 4 minerais différents, dont un en particulier, de la limonite des marais contenant environ 2% de phosphore, une composante naturellement très répandue dans beaucoup de minerais de fer en Europe et qui donne un fer particulièrement intéressant à travailler bien que très difficile à forger en raison de sa structure cassante qui dès l’Antiquité obligeait généralement les Anciens à construire des lames composites, formées à l’aide de plusieurs barreaux afin d’obtenir des armes et/ou des outils plus robustes.

Bien que l’on juge le phosphore indésirable dans la métallurgie moderne, il aura été présent dans beaucoup de fers produits jusqu’aux environs du début du XXème siècle car on ne savait pas s’en débarrasser.

Le phosphore, une composante essentielle dans mon travail de reconstitution de pièces de musée, à la fois pour les caractéristiques mécaniques qu’elle apporte aux fers et aciers et aussi pour ses caractéristiques visuelles assez uniques et qui donnent un aspect laiteux aux fers et aciers.

Une lame construite en 5 barreaux (dont un chevron à lecture damassé) soudés ensemble à chaude portée au marteau.

Gouttière forgée et sillons travaillés au trusquin-bouvier et à la pierre.

Manche en corne rousse de vache et érable.

Mitre arrière clouée à l’aide de 5 clous d’argent pur 1000/1000 fabriqués à partir de grenailles coulées et forgées à l’atelier.

L’emploi de matériaux artisanaux (en particulier les parties ferreuses) permet de me rapprocher au mieux des rendus de structures qu’il ne m’est pas possible d’obtenir avec des aciers modernes ou des fers industriels anciens.

Un travail très technique, long mais passionnant et sur lequel j’ai encore appris pleins de trucs rigolos.

Polissage miroir à la main.