Démarche de travail

 


Les pièces que je réalise s'inspirent des épées que l'on retrouve en musée.

Il m'arrive de fabriquer des reproductions au plus près des modèles originaux, parfois au 1/10 de millimètre près lorsque j'ai la chance de travailler d'après des côtes précises.

Travaillant tout au long de l'année avec des passionnés, archéologues et pratiquants d'escrime ancienne pour la plupart, mon activité est surtout orientée vers le côté pratique de l'objet même si l'aspect esthétique et surtout les proportions font partie des choses fondamentales dans la construction d'une épée.

Ces proportions permettent d'obtenir un bon équilibre, une prise en main adéquate et un comportement de l'épée bien précis lorsqu'elle est tenue.

C'est pour cela que j'ai fait le choix de travailler essentiellement sur des épées tranchantes comme les fabriquaient les Anciens.

 

Je pratique mon métier à la main et à l'aide d'outils traditionnels de coutellerie dans mon atelier. Je réalise mes épées de A à Z.

Sur certains projets, il m'arrive parfois de faire appel à d'autres collègues très spécialisés.

 

Chaque partie des épées que je fabrique est entièrement travaillée à la forge, de même que les gardes et les pommeaux, qu’ils soient de fer, de cuivre ou laiton.
Les gouttières présentes sur certaines de mes épées sont forgées à chaud et à l’aide d’étampes (matrices).
Les trous de la garde et du pommeau sont formés à la forge.

Parfois, certains pommeaux ou gardes nécessitent d'être forgés en plusieurs parties soudées à chaude portée au marteau.

 

Je propose 3 grandes gammes d'épées:

 

-Les épées réalisées en acier homogène moderne sont forgées dans un acier très robuste à la flexion (bon effet ressort) et donnant un tranchant suffisamment dur pour trancher toutes sortes de matériaux.

Ce sont des épées très facile à entretenir à l'usage et elles sont idéales pour la pratique régulière (aux alentours des 55 Hrc environ).

Les finitions de ces modèles sont entièrement réalisées à la main.

Pour voir la réalisation pas à pas d'une épée de ce type, cliquez ici.

 

-Les épées réalisées en acier feuilleté moderne, représentent un bon compromis entre recherches d'efficacité et d'historicité.

Ces lames sont forgées à l'aide de différents aciers d'égale dureté.

Les tranchants de ces épées sont un petit peu plus durs que ceux de la gamme proposée en acier homogène tout en permettant de garder une bonne résistance à la flexion (bon effet ressort).

Les gardes et les pommeaux de ces épées sont forgés en fer ancien (XIXème siècle généralement) que je feuillète par soudure à chaude portée au marteau.

Ce fer ancien permet d'obtenir un état de surface intéressant en terme d’esthétisme car suivant la finition que l'on effectue dessus, son aspect de surface se rapproche un peu du fer produit en bas-fourneau artisanal.

Sur demande, il m'est possible de faire ressortir les motifs de la structure composite du métal (aspect damassé, qui tient sont nom des tissus moirés fabriqués en orient) ou bien réaliser une finition plutôt brillante.

Ces lames possèdent une dureté élevée (aux alentours des 56 Hrc environ). 

Les finitions de ces modèles sont entièrement réalisées à la main.

Pour voir la réalisation pas à pas d'une épée de ce type, cliquez ici.

 

-Les épées réalisées en fer/acier de bas-fourneau artisanal représentent la gamme la plus poussée que je puisse proposer en terme d'historicité, car fabriquées directement à partir du minerai de fer brut sans passer par une matière industrielle moderne.

Pour cette gamme, je travaille à partir de loupes de fer/acier brutes produites par des amis métallurgistes que j'affine ensuite par forgeage à l'atelier pour réaliser les  barreaux.

Lorsque l'épée que je réalise possède des parties en bronze, je fabrique ce dernier à partir de cuivre natif (pépites) et d'étain artisanal (issu de la réduction de cassitérite et de quartz chargé en étain produit par un métallurgiste).

Lors de la réalisation, je prends un grand soin à n'utiliser que des matériaux historiques, notamment pour les colles que je fabrique pour les montages.

Pour les fusées réalisées en cuir, j'utilise uniquement des cuirs artisanaux (chevreau, chèvre, veau, saumon, truite, etc...)

Pour cette gamme, je fabrique également mes colorants à partir d'ingrédients traditionnels.

 

La dureté de la lame ici dépend beaucoup du type d'épée et de l'époque.

Il est possible de travailler des fers plutôt tendres pour certains modèles a.ntiques ou des aciers bien plus durs pour les modèles plus tardifs (une dureté pouvant atteindre des niveaux très élevés aux tranchants avec ce type d'acier et suivant l'époque et le modèle recherché). Je déconseille toutefois de dépasser les 58 Hrc, ce qui est déjà très élevé pour une lame longue de bataille. 58Hrc correspondant apparemment à ce que l'on trouve de plus dur à la fin du Moyen-Âge.

Les finitions de ces modèles sont entièrement réalisées à la main.

Pour voir la réalisation pas à pas d'une épée de ce type, cliquez ici.

 

Personnalisations:

-Depuis de nombreuses années, on me demande parfois d’inclure une « relique » à l'intérieur de la monture de l'épée. Ainsi, dans la fusée ou le pommeau sous un cristal de roche, il m'est possible d'inclure une mèche de cheveux par exemple. 

Je peux aussi creuser une petite cavité dans le pommeau dans laquelle j’insère une relique qui est ensuite fermée par un petit bouchon d'argent, de bronze ou de fer .
Habituellement, il s’agit de sable provenant parfois d’un pèlerinage. Ainsi à l’atelier, je possède plusieurs types de sable:
Sable provenant du St Sépulcre, sable (gravier très fin) pris au pied du Mur des Lamentations, sable provenant du Mont St Michel, sable ramené de St Jacques de Compostelle (pèlerinage d'un ami en 2004).
Le bouchon est visible sur la tranche du pommeau et du côté de la poignée. Il reste très discret (environ 6 mm de diamètre). 

 

-Réalisation de la fusée en os, bois, corne, ivoire de mammouth, cuir naturel, velours de soie naturelle fabriqué en France, velours de soie naturelle artisanal, etc...

 

-Il est possible de réaliser des gravures à l'échoppe (sur la lame, la garde et le pommeau).

 

-Argenture et placage à l'or pur 1000/1000 possible sur métaux ferreux et non-ferreux, (sur la lame la garde et le pommeau). Placage épais possible sur la garde et le pommeau.

Placage à l'or par amalgame de mercure (méthode historique) réalisé par un doreur professionnel.

 

-Pommeau avec décors émaillés (blason, croix,etc...).

 

-Damasquinage (inclusion d'un fil non-ferreux type laiton, cuivre, or ou argent en surface d'acier).

J'utilise deux méthodes pour ce travail: méthode traditionnelle en queue d'aronde et méthode scandinave (inspirée de la méthode asiatique et orientale).


En 2022, j'ai eu la chance de forger la lame qui équipe l'épée de M. Pascal Ory, académicien.
Trois courtes vidéos ont été tournées pour l'occasion par l’École des Arts Joailliers.
Un projet réalisé à plusieurs mains dont l'orfèvre Thierry Vendome pour la monture et mon partenaire Dominique Humbert pour la réalisation du fourreau et du baudrier

 

 


Une vidéo tournée par Nathanaël Dos Reis, doctorant en Histoire médiévale, en janvier 2023


Une vidéo tournée pour la chaîne Médiéval TV et datant de l'automne 2021.

Je dis beaucoup le mot "voilà". Je suis un peu plus à l'aise derrière une enclume que devant une caméra.